BFCare: il faut « garder du bon sens » même en période de confinement
Relais d’informations et solidarité de ses membres, le pôle BFcare garde la tête sur les épaules en cette période « inédite ». Zoom sur ses actions concrètes.
Noyé par l’omniprésence du Covid 19 dans le flot continue des informations, qui ne s’est pas déjà senti envahi d’un sentiment d’angoisse… « Il faut garder du bon sens ! », commente Patrick Alexandre, président du pôle BFCare. L’association – qui fédère les industries des produits et services de santé basées en région Bourgogne Franche-Comté – et ses membres ont mené plusieurs actions dès le début du confinement afin de « garder la tête sur les épaules ». Le pôle BFCare s’est positionné comme relais d’information auprès des institutionnels et de ses membres. Cette action essentielle a concerné aussi bien des informations sur les mesures gouvernementales pour accompagner les entreprises (chômage partiel, arrêt de travail…) lors du confinement ; sur la fabrication des masques, gels, visières ; sur les moyens d’échanger des services avec l’application stop covid 19 ou encore sur la rupture de médicaments. Une plateforme de communication a également été créée via un groupe Linkedin « Dijon lutte COVID 19 » par la faculté de pharmacie et les partenaires du Technopôle santé/Dijon Métropole.
Un état d’esprit solidaire
« Il y a eu un élan de solidarité fort au niveau local, notamment vis-à-vis des soignants pour fabriquer du gel hydroalcoolique, par exemple. Des entreprises se sont mises à en fabriquer alors que ce n’était pas leur cœur de métier, dans un état d’esprit solidaire pour participer à l’effort national », remarque Patrick Alexandre. Les membres du pôle BFCare se sont mobilisés pour entreprendre différentes actions concrètes telles que la fabrication de gel hydroalcoolique pour le CHU Dijon via le centre d’essai du programme clinique Discovery, les pompiers et les autres membres (voir site Google map Dijon ), mais également la fabrication des visières de protection, des dons de blouses, masques, sur-blouses, appareil de désinfection.
Parmi les membres du pôle BFCare qui ont participé à cet élan, on peut citer entre autres l’UFR Sciences de santé, l’Université de Bourgogne, l’ESIREM, Rotarex SMT, Hygiène et nature, Cordenpharma, Urgo, Crossject, Recipharm, SPPH, Adhexpharma, etc…
La société KiwiCube a également créé le programme « Libre de bouger » /Séances de sport santé personnalisé à destination des séniors. Autre exemple : Proteor. Grâce à sa machine d’impression 3D, cette entreprise qui assure un service dans quelques centres français pour soutenir les urgences orthopédiques des hôpitaux, fabrique jusqu’à 70 visières par jour, alors qu’un particulier peut en confectionner une dizaine au maximum.
De son côté, Aluconcept s’est lancé dans la fabrication de bulles de protection sur-mesure pour les brancards des ambulances. Le SAMU21 en collaboration avec Bache 21 Selector a créé des dispositifs de transfert de patients Covid-19 par hélicoptère.
Nextis à Chalon-sur-Saône produit et assemble des sous-ensembles plastiques de respirateurs portable de l’Air Liquide. MK3D, société d’impression 3D au service des hôpitaux a livré 20 capots de thermomètres COVID, 240 olives de détendeurs à oxygène et un modèle de visière de protection en validation par les services hygiène de l’hôpital.
Au Creusot, Tunstall Vitaris a mis en place une télésurveillance gratuite pour les proches des soignants. Des cycles de cours sur la pandémie ont été organisés par UMDPC Santé à Dijon et le weekend des 28 et 29 mars dernier, un Hackathon distanciel Wall Team/mur digital d’expression des équipes de soignants Covid-19, a été organisé par Gammeo-Diiage.
Et après le confinement ?
« Nous avons organisé une visioconférence avec une quinzaine de chefs d’entreprises afin de trier l’information pertinente et de la partager. De nombreux guides de pratique ont été édités pour le déconfinement. Ensemble, nous les décryptons et partageons nos solutions. Grâce à notre réseau, les grandes entreprises peuvent partager leur expertise avec les plus petites car elles ont les moyens de déchiffrer les informations auprès de leur service RH », souligne Patrick Alexandre. Au vu du succès de cette expérience, une visioconférence avec les membres sur le REX covid 19 (échanges sur les bons plans pour les équipements de protections, sur les procédures de mesures de températures…) sera organisée tous les 15 jours pendant cette période de transition.
D’autres mesures seront mises en place pour aider certaines structures telle que la mise à disposition d’un laboratoire par Crossject à un membre pour qu’il puisse continuer à faire ses recherches ou encore la mise à disposition d’un local de stockage pour le CHU pour stocker les dispositifs médicaux.
Auteure : Amandine IBLED, article publié le 8 mai 2020 sur Dijon santé